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Photo Sirpa-ECPA

En dépit de violences et de combats localisés, les négociations sont engagées avec le pouvoir en place. Elles aboutissent aux accords du 6 mars 194, signés à Hanoï, qui reconnaissent l'indépendance du Viêt Nam dans l'Union française et admettent la présence militaire de la France pendant cinq ans. Au Cambodge et au Laos, les souverains sont rétablis dans leurs droits et l'autonomie est accordée aux deux États.
Rapidement, toutefois, un climat de méfiance et d'incompréhension réciproques, incidents et envenimé par les manœuvres des ultras de tous bords, fait échouer les négociations destinées à définir les nouveaux rapports franco-indochinois. Le 19 décembre 1946, le Viêtminh déclenche l'insurrection générale. Le général Giap, le gouvernement et son chef - Ho Chi Minh - gagnent l'abri des bases révolutionnaires dans le Haut-Tonkin.

Durant près de huit ans, le Viêtminh va conduire une guerre totale, selon une stratégie de longue durée et une tactique de guérilla, au milieu d'une population favorable de gré ou de force. Cette forme de combat, dans une guerre en surface et sans front, a pour objectifs d'user l'adversaire, de disperser ses forces et de miner son moral, pour l'anéantir enfin dans une bataille décisive menée toutes forces réunies.
En France, le poids d'un effort militaire mené à 15 000 km, l'instabilité des gouvernements, l'indifférence - parfois même l'hostilité - d'une opinion publique pour un conflit lointain qui n'engage que les seuls militaires de carrière et qui semble sans fin, ne favorisent ni la définition d'une politique et d'une stratégie adaptée, ni par conséquent la mise en place des moyens nécessaires.
Ce conflit s'inscrit enfin dans le contexte d'une décolonisation générale, à laquelle les vieux empires sont peu préparés, et dans le cadre de la guerre froide qui oppose l'Est et l'Ouest, sphères d'influences respectives des Soviétiques et des Américains.
Jusqu'en 1950, les forces françaises essaient d'étendre leur contrôle sur l'ensemble du territoire et d'isoler les bases adverses d'une Chine devenue communiste en 1949 et donc zone de repli pour le Viêtminh. Les résultats des opérations, tels ceux de l'opération Léa, menée en octobre-novembre 1947 pour décapiter celui-ci, restent mitigés. Sous l'autorité de l'empereur Bao Daï, un régime nationaliste non marxiste dirige un Viêt Nam rendu indépendant et unifié en mars 1949 (accords Auriol-Bao Daï). Parallèlement, le laos et le Cambodge, où la situation est plus simple et pacifiée, accèdent à l'indépendance, respectivement les 19 juillet et 8 novembre. Tous ont le statut d'États associés dans l'union française.

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