A l'automne 1950, le corps de bataille Viêtminh, maintenant constitué, engage le combat le long de la frontière chinoise (bataille de la RC 4, avec l'évacuation désastreuse de Cao Bang entraînant l'abandon de Langson et de Lao Kay), puis sur la périphérie du delta tonkinois. Là, entre janvier et septembre, trois offensives échouent devant la détermina-
tion du général de Lattre de Tassigny et de ses troupes,
à Vinh-Yen, Don-Trieu, et sur le fleuve Day (Nghia Lo).
Ces dures victoires défensives permettent à la France d'obtenir l'aide des États-Unis pour équiper une armée viet-
namienne toujours plus présente dans la bataille.
A l'inverse, la Chine accroît son aide à ses alliés. Souvent issus de populations minoritaires, des maquisards anti-Viêtminh s'engagent aux côtés des Français.
Au printemps 1952, le général Salan succède au général de Lattre, décédé le 11 janvier. Cette même année, le Viêtminh lance des offensives spectaculaires à travers les grands espaces du Tonkin et du Laos. Il s'heurte aux bases aéroterrestres des Jarres et de Seno où, là encore, il doit se replier.
En mars 1953, le général Giap mène une offensive vers le Haut-Laos. Le général Navarre, qui a succédé au général Salan, veut barrer l'accès du Laos aux troupes du Viêtminh. C'est dans ce cadre qu'est occupé le site de Diên Bien Phu le 20 novembre 1953.
Au début de 1954, le contexte international a changé. La guerre de Corée a notamment pris fin, laissant présager une augmentation de l'aide de la Chine au Viêtminh. Le 13 mars, le général Giap lance ses attaques sur la base de Diên Bien Phu qu'il a réussi, depuis le mois de janvier, à encercler. A l'issue des combats acharnés, la base tombe le 7 mai 1954, alors que vient de s'ouvrir à Genève la conférence sur le devenir de la Corée et de l'Indochine.

De fait, si l'on examine la situation sur l'ensemble du territoire indochinois, l'importance de la chute de Diên Bien Phu se situe davantage au niveau psychologique que stratégique, mais le retentissement de cette bataille est énorme.
Les négociations entamées à Genève aboutissent dans un climat de désarroi, aux accords du 21 juillet 1954. Le Viêt Nam est provisoirement partagé en deux zones qui, dès 1955, vont devenir deux États.
La présence militaire française s'achève en Extrême-Orient. Le 14 septembre 1956, le dernier soldat français s'embarque à Saïgon. Au cours de la seule guerre d'Indo-
chine, plus de 47 000 militaires venus dans ces pays y ont trouvé la mort.
Le souvenir de ces soldats est aujourd'hui rappelé en france sur les monuments aux morts de leur commune natale. Le mémorial de Fréjus est cependant devenu le principal site de commémoration, le monument de Diên Bien phu en étant l'écho outre-mer.

LE RAPATRIEMENT DES CORPS

Sur la totalité des restes mortels des militaires du corps expéditionnaire inhumés au Viêt Nam, 11747 avaient été rapatriés au fil des années. Après la réunification de ce pays en 1975, les difficultés avaient empêché les rapatriements à titre individuel.
Au Sud-Viêt Nam, un cimetière de regroupement avait été construit, entre 1959 et 1964, à Tan Son Nhut. D'autres tombes de militaires se trouvaient dans le cimetière de
Vung Tau.

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